Parkinson : la maladie peut être silencieuse pendant plus de 10 ansAdobe Stock
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Si quelqu’un dans votre entourage a récemment reçu un diagnostic de Parkinson, il y a fort à parier que cette maladie a progressé insidieusement pendant plus de 10 ans et que personne ne s’en est rendu compte. C’est du moins la conclusion d’une équipe de chercheurs issus de l’Université de Montréal (Canada). Leur étude a été publiée le 11 juillet 2023 dans la revue Nature Communications.

Parkinson : la maladie entraîne une baisse de dopamine

L’équipe de scientifiques a démontré que, chez les souris atteintes de cette pathologie, les circuits du cerveau responsables des mouvements sont insensibles à une perte quasi totale de dopamine.

Cela est surprenant, et pour cause : “La maladie de Parkinson provoque en premier lieu par une dégénérescence progressive des neurones à dopamine au niveau cérébral, la dopamine étant un neurotransmetteur impliqué dans le contrôle de nombreuses fonctions comme les mouvements volontaires, la cognition, la motivation et les affects”, explique l’Institut national de la santé et de la recherche médicale. Autrement dit, la maladie de Parkinson entraîne une baisse inexorable des niveaux de dopamine dans le cerveau.

“Cette observation va à l’encontre de notre hypothèse initiale, mais ça se passe souvent comme cela dans la science. Cela nous a forcés à réévaluer nos certitudes à propos du rôle réel de la dopamine dans le cerveau”, a réagi l’un des auteurs de l’étude dans un communiqué de presse, Louis-Éric Trudeau, professeur de pharmacologie et de physiologie.

Grâce à des manipulations génétiques, l’équipe de chercheurs canadiens a éliminé, dans les cerveau de plusieurs souris, la possibilité des neurones responsables de la production de dopamine de libérer normalement ce neurotransmetteur.

Baisse de dopamine : des souris ont gardé leurs capacités motrices

L’un des auteurs de l’étude, le chercheur Benoît Delignat-Lavaud, explique que les scientifiques s’attendaient à voir une perte de fonctions motrices chez ces rongeurs similaire à ce qu’on constate chez les malades de Parkinson. Pourtant, les animaux ont gardé une capacité motrice tout à fait normale.

Ces résultats suggèrent que l’activité des circuits du cerveau responsables des mouvements peuvent se contenter d’une faible quantité de dopamine pour fonctionner. Cela peut signifier que lors des premiers stades de la maladie de Parkinson, les niveaux de dopamine dans le cerveau peuvent être suffisamment élevés pendant de nombreuses années, malgré leur baisse progressive, pour qu’une personne garde ses capacités motrices. Dans ce cas, les premiers symptômes de la maladie apparaîtraient lorsque les niveaux de dopamine atteindraient un seuil critique.

Parkinson : 177 624 personnes traitées au 31 décembre 2020

En France, au 31 décembre 2020, 177 624 personnes avaient été traitées pour la maladie de Parkinson en France, soit environ 1 personne sur 380, d’après Santé publique France.

Qui précise : “L’activité physique régulière permet de limiter la survenue de la maladie. Chez les malades, elle semble améliorer l’évolution de la maladie. Même si les mécanismes physiopathologiques restent à élucider, l’activité physique est actuellement l’intervention sur le mode de vie présentant le plus d’intérêt vis-à-vis de la maladie de Parkinson, notamment en raison des autres bénéfices sur la santé de l’activité physique tels que l’amélioration des capacités musculaires et cardiorespiratoires, la réduction de l’hypertension, l’amélioration de la cognition, du sommeil, la diminution de la dépression.”

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