[La parole aux associations] VIH : Medisite.fr

Le virus de l’immunodéficience humaine (VIH) et le sida sont souvent confondus. Le VIH se transmet par voie sexuelle, sanguine et de la mère à l’enfant. Il s’attaque aux cellules du système immunitaire (lymphocytes T4 ou CD4) et les détruit progressivement. D’abord, asymptomatique, le VIH va coloniser complètement l’organisme. Lentement, une réponse immunitaire destinée à combattre le virus se met en place, ce qui entraînera la diminution de la charge virale. Vous pouvez être asymptomatique pendant 2 à 5 ans. Or, par la suite, l’augmentation de la réplication virale, due à l’épuisement du contrôle immunitaire, va provoquer une chute plus rapide des CD4.

Le VIH sera alors responsable du sida, syndrome de l’immunodéficience acquise. Lors de la phase sida, les défenses immunitaires se sont suffisamment effondrées pour laisser se développer les maladies opportunistes (maladies qui surviennent lorsque le système immunitaire a quasiment disparu). Sans traitement, l’évolution est rapidement mortelle.

C’est uniquement lorsqu’une personne séropositive au VIH développe une de ces maladies caractéristiques qu’on peut dire qu’elle est atteinte du sida.

"Environ 30 % des patients le découvrent trop tardivement : la moitié se trouve déjà en stade sida. On peut vivre des années sans être malade. Un jour, le VIH a tellement évolué qu’il vous rend malade. Heureusement, aujourd’hui, grâce aux traitements, on ne décède plus du sida. Même si des personnes en meurent encore quand le dépistage est bien trop tardif, dans d'autres situations, il est toujours possible de revenir au stade asymptomatique (VIH) avec les traitements", nous explique Marc Dixneuf, directeur général de l’association AIDES.

Intervenant à l’édition 2022-2023 du Festival de la Communication Santé – pour lequel Medisite est partenaire – Marc Dixneuf milite pour garantir des accès aux traitements, soutenir les personnes qui vivent avec le VIH et lutter contre l’épidémie.

Qui est concerné ? Quand doit-on se faire dépister ? Quels symptômes doivent alerter après un rapport à risque ? Avec Marc Dixneuf, Medisite fait taire les idées reçues et fait le point sur les bons réflexes préventifs.

VIH : une bonne partie des patients découvrent leur infection après 50 ans

Le virus se transmet via des rapports sexuels, l'échange des seringues ou de la mère à l’enfant. Les personnes considérées comme exposées aux risques de transmission sont :

  • Les personnes qui ont des partenaires sexuels multiples ;
  • Les hommes qui ont des relations sexuelles avec des hommes ;
  • Les migrant originaire d’Afrique subsaharienne ;
  • Les usagers de drogue par voie intraveineuse ;
  • Les travailleurs du sexe ;
  • Les personnes trans ;
  • Les détenus : "le milieu carcéral a une forte prévalence du VIH, car on incarcère les usagers de drogues", précise le directeur de AIDES.

Contrairement aux idées reçues, les jeunes ne sont pas plus à risque que les séniors. "Or, depuis le début de l’épidémie, on dit qu’il faut sensibiliser les jeunes. C’est normal, ils sont au début de leur sexualité. Mais elle ne s’arrête pas à 50 ans ! Une bonne partie des patients découvrent à 50 ans leur infection, rapporte Marc Dixneuf. Comme, ils ne se sentent pas concerné, il y a un retard de diagnostic. Des enquêtes ont montré que des personnes plus âgées peuvent être concernées, car la quarantaine marque souvent une rupture de la conjugalité. Certains divorcés à 40 ans vont reprendre une sexualité et peuvent ne pas avoir les réflexes de prévention".

Sida : 30 % des patients avaient un syndrome grippal

Si vous avez eu un rapport à risque dernièrement, suivi d’un syndrome grippal, il faut vous faire dépister. "Cela fait partie des indices. Ces symptômes peuvent traduire une réaction immunitaire à une infection à VIH. Pour 30 % des patients diagnostiqués trop tardivement, on apprend qu’ils avaient vu leur médecin dans l'année qui a précédé la découverte pour un syndrome grippal ou un autre motifqui aurait dû conduire le médecin à proposer un dépistage", explique l’expert.

Les symptômes incluent :

  • de la fièvre.
  • une fatigue.
  • des frissons.
  • un mal de gorge.
  • des maux de tête.
  • des douleurs articulaires.
  • des douleurs musculaires.
  • l'enflure de glandes (ganglions lymphatiques).

Quand doit-on se faire dépister ?

Régulièrement, insiste Marc Dixneuf. "Mais la fréquence dépend des pratiques Pour les groupes exposés au moins une fois par an, comme les personnes multi-partenaires (plus de 2 par an), il faudrait se faire dépister tous les 3-4 mois". Dans tous les cas, à l’occasion d’un bilan de santé, il est utile de demander un dépistage.

Il rappelle que le dépistage rapide par Trod, proposé par les associations, ne prend que quelques secondes.

"C’est important pour empêcher le virus de se répliquer. Des rapports ont prouvé qu’une personne séropositive en traitement empêche le virus de circuler. Elle peut alors avoir des rapports sexuels sans préservatifs. Elle est sûre de ne plus contaminer personne". En effet, depuis 10 ans, il a été démontré que le traitement joue un rôle essentiel pour casser la dynamique de l’épidémie.

Sources

Merci à Marc Dixneuf, directeur général de l’association AIDES

mots-clés : sida, VIH, mst
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