Phlébite : un essai clinique trouve un moyen de la prévenir durant la grossesseAdobe Stock

On parle de phlébite, ou thrombose veineuse, lorsqu’un caillot sanguin, appelé thrombus (d'où le nom de thrombose), survient au niveau d'une veine et l'obstrue. D’ailleurs, si celle-ci peut se former au niveau de n'importe quelle veine de l'organisme, elle est cependant généralement située au niveau des membres inférieurs : mollet, cuisse, jambe…

En effet, le réseau veineux des membres inférieurs (bassin, cuisses, genoux) compte un réseau dit profond et superficiel :

  • Le réseau profond passe dans les muscles et draine le sang pauvre en oxygène en direction du cœur. Il représente la quasi-totalité des veines des membres inférieurs. On parle de phlébite profonde ;
  • Le réseau superficiel, quant à lui, a pour rôle principal l’alimentation de la peau. Il est souvent le siège de varices. C’est un réseau qualifié de secondaire qui se déverse ensuite dans le réseau profond. On parle de phlébite superficielle.

En principe bénigne, la phlébite doit néanmoins vous inciter à consulter rapidement un médecin. En effet, il arrive que dans certains cas, le caillot migre vers des membres inférieurs pour se diriger vers la circulation pulmonaire . Ce qui peut provoquer une embolie pulmonaire.

Or, il s'agit notamment de la troisième cause de mortalité après les maladies cardio-vasculaires et les cancers et de la principale cause de mortalité durant la grossesse. Autrement dit, ne négligez pas les signes d’une embolie pulmonaire.

Grossesse : un facteur de risque de phlébite majeur

Plusieurs facteurs peuvent expliquer la formation d’une phlébite. C'est notamment le cas de la grossesse et du post-partum. "Il s’agit d’une situation à risque de maladie veineuse thromboembolique (MVTE), car elle favorise la stagnation du sang", explique le spécialiste auprès de Medisite. "La phlébite est environ cinq fois plus fré­quente chez la femme enceinte que dans la population générale."

Plus précisément, les femmes enceintes ont quatre fois plus de risques de souffrir d’une phlébite qu’en-dehors de la grossesse. Une femme enceinte, qui a déjà été victime d’une phlébite, nécessite une prise en charge spécifique, à titre préventif, avec un traitement administré par injection afin de fluidifier le sang. Des injections sous-cutanées d’héparine sont alors reçues de façon quotidienne durant la grossesse et les six semaines après l’accouchement.

Phlébite : un traitement adapté pour les femmes enceintes

Mais jusqu'ici, la dose des injections faites aux femmes enceintes était encore incertaine. Donc, pour venir à bout de ce débat, une étude internationale baptisée Highlow, publiée dans la revue The Lancet, a comparé deux doses différentes d’HBPM.

La première correspondait à une dose standard, fixe et non adaptée au poids, tandis que l'autre était plus élevée, adaptée selon le poids de la femme et augmentait avec la prise de poids.

Ces recherches avaient pour but de "comparer, entre les deux groupes, le nombre de phlébites, d’embolies pulmonaires et le nombre de saignements importants afin de déterminer la dose qui présentait le meilleur rapport bénéfice / risque pour la prévention thromboembolique", déclarent les experts.

Il s’agit du plus grand essai clinique réalisé dans ce domaine avec la participation de 25 CHU en France et 70 centres hospitaliers dans le monde, qui a inclus 1 110 patientes, dont près de 400 en France.

La prescription d’une dose standard fixe est donc la dose optimale recommandée pour cette population à risque de récidive, indiquent les chercheurs.

Les résultats ont finalement montré que la dose standard fixe d’HBPM est aussi efficace que la dose adaptée au poids pour prévenir la phlébite pendant la grossesse. "La prescription d’une dose standard fixe est donc la dose optimale recommandée pour cette population à risque de récidive", expliquent les chercheurs. "Les saignements majeurs n’ont pas montré de différence significative entre les deux groupes."

Sources

https://www.thelancet.com/

https://www.thelancet.com/journals/lancet/article/PIIS0140-6736(22)02128-6/fulltext

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