Handicap : comment faire le deuil de sa vie d'avant ? Istock
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"Le processus de deuil est une étape clé", explique la psychothérapeute Sarah Bonnot. Elle souligne que faire le deuil de sa vie d'avant est essentiel pour toute personne confrontée à un handicap soudain. Ce n'est pas seulement une question de deuil au sens traditionnel du terme, c'est également un processus d'intégration. "C'est à la fois un deuil et un peu plus que cela", précise la professionnelle de santé.

Plus qu'un “simple” deuil

Le deuil lié au handicap s'accompagne d'une dimension supplémentaire. Contrairement à un deuil traditionnel, qui concerne souvent la perte d'un être cher, le deuil lié au handicap implique d'intégrer une nouvelle réalité qui affecte directement l'individu. "Il y a une dimension en plus où la personne va devoir intégrer quelque chose de nouveau dans sa vie, mais qui la concerne directement elle et qui n'est pas extérieure", ajoute Sarah Bonnot.

Dès l'annonce ou la prise de conscience du handicap, un choc survient, marquant le début d'un parcours émotionnel complexe. "Ça va être un long processus, pas du tout linéaire." Ce déni, bien que pouvant être de courte durée pour certains, peut s'étendre sur de longues périodes, enfermant l'individu dans une bulle d'illusion. La colère suit souvent, se manifestant de manière diverse selon les circonstances du handicap.

"La colère peut être tournée vers l'autre, vers soi ou même vers le monde entier", insiste Sarah Bonnot. Cette phase est profondément influencée par la culture de l'individu, son passé et son état psychologique antérieur.

L’importance de l’accompagnement par les proches

La voie vers l'acceptation d'un handicap est pavée d'incertitudes et de défis émotionnels. Sarah Bonnot met en lumière le rôle essentiel que joue l'entourage dans ce processus, tout en soulignant les pièges potentiels.

"Parfois, l'entourage peut faire pire en voulant bien faire", détaille-t-elle. Les proches, dans leur désir de soutenir, peuvent offrir des assurances maladroites qui ne résonnent pas avec la réalité immédiate de la personne concernée. “Il ne faut pas essayer de rassurer ni de dramatiser", conseille la psychothérapeute, qui prône une approche empreinte d'empathie

"Mon rôle est montrer à la personne qu'elle est pleine de ressources"

Au-delà du cercle intime, l'intervention d'un professionnel comme un psychothérapeute est cruciale.La psychothérapie aide à naviguer à travers les phases émotionnelles et psychologiques du deuil, tout en mettant en lumière les ressources internes de la personne. "Peut-être qu'elle a déjà eu des difficultés dans sa vie. Mon rôle est alors de lui montrer qu'elle est pleine de ressources", ajoute Sarah Bonnot.

L'accompagnement psychologique s'avère donc un pilier dans le cheminement non linéaire vers l'acceptation du handicap. C'est un processus qui culmine, selon la psychothérapeute, quand "la personne en situation de handicap en fait une force”. Ce parcours transformateur permet non seulement de changer la vision du monde du patient, mais aussi d'embrasser son handicap comme une partie intégrante de son identité, transformant les épreuves en puissantes sources de résilience.

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