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“Les glaires sont des sécrétions muqueuses, de consistances et de couleurs variables. Il s’agit surtout d’un signe précurseur d’un processus inflammatoire, notamment en cas d’infection ORL et pulmonaire” précise le Dr Monney. D’ailleurs, le médecin généraliste note que les glaires ne constituent pas un symptôme spécifique et qu’ils peuvent être présents dans de nombreuses maladies ORL et pulmonaire aiguës ou chroniques.

Glaires : un signe évocateur d’une infection ORL et pulmonaire

"J'aimerais rassurer les patients au sujet de l’aspect de ces sécrétions. En effet, elles ne sont pas très informatives quant à la gravité de la maladie et/ou son évolution” indique le Dr Monney, médecin généraliste. “D’ailleurs, il existe encore de nombreuses idées reçues sur les glaires. Il y a une dizaine d’années, en présence de sécrétions jaunes ou vertes, la plupart des médecins évoquaient une surinfection et prescrivaient des antibiotiques. On sait aujourd’hui que c’est faux… La couleur des sécrétions ne donne pas d’indication d’une surinfection, elle est simplement évolutive vers la phase finale de l’infection ORL et pulmonaire (rhinite, rhinopharyngite, bronchite…). En d’autres termes, la présence de nombreux glaires indiquent le dernier stade avant la guérison spontanée. Plus les sécrétions deviennent épaisses et colorées et plus c’est un signe de guérison” précise le médecin. Il spécifie toutefois que cette réflexion est valable sur une évolution de moins de trois jours chez un adulte en bonne santé pulmonaire. “L'aspect des glaires n'est pas un symptôme préoccupant pour le médecin chez un adulte en bonne santé, et donc, en l'absence d'autres symptômes qui pourraient générer une inquiétude chez le patient, l'évaluation médicale peut attendre 2 ou 3 jours dans la plupart des cas.”

Glaires : une évaluation médicale nécessaire en cas de maladie chronique

Chez les patients souffrant de bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO), d’asthme, de bronchite chronique, de rhinite chronique ou encore de sinusite chronique ; la présence de glaires (sécrétions qui stagnent dans l’arrière gorge), évoque une exacerbation de la maladie : “ce terme est utilisée quand on observe une aggravation des symptômes déjà existants chez un patient traité pour une maladie chronique. Il s’agit alors d’une poussée ou d’une crise de la pathologie en question. Évidemment, cela nécessite une évaluation médicale afin de trouver des solutions rapidement pour soulager le patient” souligne le Dr Monney.

Présence de sang dans les glaires : un motif de consultation

Que vous souffriez ou non d’une pathologie chronique, en présence de sang dans les glaires, mieux vaut, par précaution, demander l’avis d’un médecin. “Dans la plupart des cas, il s’agit d’une simple irritation des muqueuses ce qui explique la présence de sang. Mais, par principe, il est recommandé de consulter afin de vérifier qu’il ne s’agit pas d’autre chose” clarifie le médecin. En effet, la présence de sang dans les crachats peut faire penser à la forme pulmonaire de la tuberculose. “C’est assez rare, mais cela peut arriver, notamment dans un contexte de précarité chez certains patients. Ces derniers présentent alors d’autres symptômes tels qu’une grande fatigue, une perte de poids, des sueurs nocturnes et une toux avec crachats parfois sanglants” explique le Dr Monney. En présence de ces symptômes, une consultation médicale est nécessaire afin d’établir un diagnostic fiable et de mettre ainsi les traitements en place le plus rapidement possible.

Les glaires, un mécanisme inflammatoire

“Il peut arriver qu’un patient ait des glaires et pourtant aucune infection n’est décelée. Cela peut être le cas si le patient souffre d’allergie ou qu’il a été en présence d’un agent chimique irritant comme le chlore à la piscine, la fumée de tabac, un fumigène, etc. Dans ce cas précis, il s’agit alors d’une réaction bronchique, un mécanisme inflammatoire en réponse à un agent chimique inhalé. En revanche, si la gêne persiste plus de deux ou trois jours, il est conseillé de prendre rendez-vous avec un médecin afin de contrôler l’état de l’appareil respiratoire.”

NB : Le médecin généraliste précise que ces informations ne s’appliquent pas aux bébés de moins de trois ans. En effet, le calibre de leur appareil respiratoire étant plus petit que celui d’un enfant ou d’un adulte, l'encombrement de la sphère ORL et pulmonaire peut rapidement entraîner une fatigue importante chez les nourrissons, et ce, même s’il s’agit d’une infection bénigne. Chez ce public fragile, une consultation médicale est donc nécessaire pour évaluer la fonction respiratoire.

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