Selon une étude publiée aujourd'hui dans EP Europace, le journal de la Société européenne de cardiologie, la consommation de petites quantités d'alcool est souvent associée à un risque plus élevé de fibrillation auriculaire (un trouble du rythme cardiaque très fréquent, ndlr).

Fibrillation auriculaire : un trouble cardiaque très fréquent en France

"Les recommandations concernant la consommation d'alcool se sont concentrées uniquement sur la diminution du volume général bu plutôt que sur la fréquence", a déclaré le Dr Jong-Il Choi, auteur de l'étude, et chercheur au Collège universitaire de médecine de Corée et de l'Hôpital Anam de l'Université de Corée, à Séoul, en République de Corée.

"Or, notre étude suggère que boire moins souvent est aussi très important pour se protéger contre la fibrillation auriculaire."

Ce trouble du rythme cardiaque est le plus courant en France avec pas moins de 750 000 personnes concernées.

Elle multiplie par cinq le risque d'accident vasculaire cérébral.

Les symptômes de la fibrillation auriculaire incluent des palpitations, une course ou un pouls irrégulier, un essoufflement, de la fatigue, des douleurs à la poitrine et des vertiges.

Une analyse antérieure avait mis en évidence une corrélation entre l'alcool et la fibrillation auriculaire : le risque était augmenté de 8% pour 12 g d'alcool (un verre) consommé par semaine.

Boire un verre d’alcool tous les jours serait plus dangereux pour votre santé

En prenant en compte toutes ces données, les chercheurs se sont posés la question suivante : est-ce la quantité totale d’alcool qui est mauvaise pour le cœur ou la fréquence de consommation ?

Pour répondre à cette problématique, ils ont débuté des recherches en 2009 incluant 9 776 956 participants en bonne santé et n’ayant pas de fibrillation auriculaire. Leur consommation d'alcool était surveillée de près. Les participants ont été suivis jusqu'en 2017 pour détecter l'apparition d’un trouble cardiaque.

Le nombre de séances d'alcool par semaine était le facteur le plus surveillé.

Les résultats de l’étude ont démontré que la consommation quotidienne d'alcool était bien plus risquée : "Notre étude suggère qu'une consommation fréquente d'alcool est bien plus dangereuse qu'une consommation occasionnelle excessive", a déclaré le Dr Choi.

Parallèlement, la consommation occasionnelle et excessive d'alcool n’était pas liée à un risque de fibrillation auriculaire.

Par ailleurs, "des épisodes répétés de fibrillation auriculaire déclenchés par l'alcool peuvent entraîner un grave risque pour la santé. En outre, la consommation d'alcool peut provoquer des troubles du sommeil, facteur de risque connu de la fibrillation auriculaire".

Les scientifiques ont également constaté que, pour chaque gramme d'alcool consommé par semaine, il y avait une augmentation de 2% du risque de fibrillation auriculaire.

Selon le Dr Choi, “la fibrillation auriculaire est une maladie avec de multiples complications terribles et une altération significative de la qualité de vie. Prévenir la fibrillation auriculaire elle-même, plutôt que ses complications, doit être une priorité. Nos travaux montrent que la consommation d'alcool est probablement le facteur de risque le plus facilement modifiable. Il convient donc de réduire la fréquence et la quantité de consommation d'alcool hebdomadaire pour prévenir le risque de fibrillation”, conclut-il.

D’autres études devront bientôt confirmer ces résultats et faire progresser les recherches.

Sources

La consommation fréquente d'alcool est un facteur de risque plus important pour la fibrillation auriculaire d'apparition récente que la consommation occasionnelle excessive d'alcool : une étude menée à l'échelle nationale sur la population, EP Europace, 17 octobre 2019.

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