Définition : qu'est-ce que la balanite ?

La balanite (balanite de zoon) désigne une inflammation aiguë ou chronique du gland du pénis. Elle est, dans la plupart des cas, d’origine infectieuse. Elle peut également être d’origine allergique. Lorsque cette inflammation touche le prépuce on parle alors de balano-posthite (inflammation du gland et du prépuce). Cette pathologie résulte d’une hygiène intime insuffisante ou au contraire, d’une hygiène intime excessive.

Les balanites aiguës

Le plus souvent, les balanites aiguës sont d’origine infectieuse irritative. Il s’agit principalement de balanites candidosiques (liée à la prolifération du champignon Candida albicans) dans 30 à 50 % des cas. Elles n’ont pas de caractère clinique spécifique sauf la présence de pustules. Les balanites candidosiques ne sont pas plus fréquentes chez le sujet non circoncis. En revanche, les balanites streptococciques et à anaérobies sont plus fréquentes chez les non circoncis.

Non infectieuses, ce sont essentiellement les balanites allergiques et irritations dues à l’application de différents topiques ou à des erreurs d’hygiène. Elles sont plus fréquentes chez les sujets non circoncis.

Photo : Aspect typique de Candida albicans

Les balanites aiguës© Creative Commons

Crédit : Raziel~commonswik, 29 mai 2005 - CC - Licence : domaine public ; source : https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Candida.JPG

Les Balanites chroniques

Les balano-posthites chroniques sont souvent liées à un lichen scléro-atrophique (une maladie chronique de la peau et des muqueuses touchant principalement les zones génitales). Elles peuvent également être dues à d’autres causes inflammatoires (comme du psoriasis). Elles peuvent être causées de manière exceptionnelle par un cancer. Les balanites chroniques ne sont, bien souvent, que des balanites d'irritation chez des sujets âgés. Elles sont favorisées par un prépuce long et par la macération de l'urine entre le gland et le prépuce.

Quelle est la prévalence de cette maladie ?

Assez fréquente, la balanite peut toucher les hommes à tout âge. Mais nous ne disposons à ce jour pas de donnée plus précise sur la prévalence de cette pathologie.

Quels sont les symptômes de la balanite ?

Plusieurs symptômes peuvent être observés en cas de balanites :

  • rougeur diffuse ou petites taches rouges sur le gland du pénis et/ou sur le prépuce ;
  • ulcérations de forme circulaire ;
  • gonflement du gland ;
  • odeur inhabituelle, malodorante voire désagréable ;
  • écoulement au niveau de l’orifice urétral ;
  • sensation de brûlure ;
  • lésions.

La balanite peut également s’accompagner de démangeaisons. Ce n’est pas toujours le cas. Inconfort voire douleurs au niveau du gland sont parfois ressentis par le patient. La personne atteinte par la balanite peut également éprouver quelques difficultés à uriner

Quelles sont les causes de cette inflammation du gland ?  

Dans la plupart des cas, la balanite est liée à la prolifération de champignons que l’on appelle Candida albicans. Ces derniers, naturellement présents sur la flore de la peau, peuvent se développer de manière incontrôlable et faire apparaître les premiers symptômes.

L’apparition de la balanite peut également se faire suite à une hygiène peu adéquate : trop ou pas assez. Chez certains patients, la balanite est causée par le streptocoque. Dans de rares cas, elle peut accompagner une IST (infection sexuellement transmissible).

Dernière cause possible de la balanite : une origine allergique. Le contact direct avec un allergène comme un linge ou du latex peut développer ce genre de symptômes. Dans ce cas, il convient de trouver l’allergène en question pour éliminer la cause directement.

Les facteurs de risques

En plus d’une hygiène peu adéquate, certaines maladies comme le diabète peuvent augmenter le risque de balanite. La présence d’un phimosis, un rétrécissement de la peau du prépuce à l'avant du gland empêchant de le décalotter, est également un facteur augmentant le risque d’une balanite.

L’enfant peut également développer ce genre de symptôme. Une prise d’antibiotiques constitue également un facteur de risque.

Les personnes à risque

Chaque homme peut être concerné par une balanite. Un médecin recherche alors les facteurs de risque qui favorisent la survenue de cette pathologie : un diabète, un phimosis, une infection génitale du/de la partenaire, un rapport sexuel à risque sans protection ou une maladie de peau.

Les patients ayant un pénis non circoncis disposent d’un terrain fertile pour l’apparition de la balanite.

Combien de temps dure une balanite ?

 La balanite persiste tant qu'elle n'est pas traitée. La prise en charge des balanites est totalement différente selon qu'il s'agit d'une balanite aiguë (moins de 4 semaines) ou d'une balanite chronique (plus de 4 semaines). 

Cette pathologie est-elle contagieuse ?

La balanite n’est pas une infection transmise sexuellement. Elle résulte de la forte croissance d’un micro-organisme (champignon ou levure) qui est présent normalement sur la peau du gland.

Qui, quand consulter ?

Une consultation chez un médecin traitant est nécessaire dès l’apparition des premiers symptômes. Il va ensuite déterminer les facteurs pouvant éventuellement mener à la balanite.

Une visite chez un urologue est vivement conseillée si le patient ressent des difficultés à uriner. Si un écoulement urétral est constaté, le partenaire sexuel du patient peut également être invité à consulter. On peut alors soupçonner une maladie sexuellement transmissible.

Quelles sont les complications de la balanite ?

Généralement, un traitement administré rapidement et pris correctement permet de faire disparaître de manière définitive la balanite. Cependant, en cas de récidive, cela signifie qu’il y a certainement un autre facteur qui entre en jeu (en plus de la cause infectieuse). Le médecin envisagera alors une maladie de peau. Une biopsie de peau peut être nécessaire.

Quels examens et analyses ?

Les balanites sont compliquées à diagnostiquer. Le pénis peut être atteint par toutes les maladies de peau comme des MST ou des allergies.

En présence de symptômes, l’examen clinique est centré sur la verge et le scrotum afin de déterminer une éventuelle augmentation du volume des ganglions. Un agent infectieux (champignon par exemple) peut être mis en évidence via un prélèvement local sur un coton-tige qui sera ensuite mis en culture. Si le résultat est positif, le laboratoire peut indiquer quel médicament sera le plus efficace pour traiter l’infection.

Parfois, une prise de sang peut compléter cet examen local.

Lors des récidives, une biopsie peut être réalisée pour définir la cause exacte de la balanite. Cet examen s’effectue sous anesthésie locale ou après l’application au préalable d’une crème anesthésiante. La biopsie permet de confirmer l’existence d’une maladie dermatologique ou la présence d’une lésion non cancéreuse (mais susceptible de le devenir si rien n’est fait).

Quels sont les traitements de la balanite ?

Le traitement d’une balanite va dépendre de la cause de celle-ci. Des soins locaux comme des corticoïdes ou des antifongiques sont nécessaires. Ces traitements doivent être associés à une bonne hygiène de la verge. En règle générale, les bains et crèmes désinfectantes suffisent à guérir les balanites.

Les infections bactériennes sont traitées avec des médicaments. Ils peuvent être prescrits en cas d’infection sexuellement transmissible.

Si le prépuce est trop étroit et empêche de découvrir le gland ou en cas de récidive, une circoncision peut être envisagée.

Lorsque la balanite est d’origine mécanique ou due à une irritation, il faut éliminer le plus rapidement possible la cause de cette irritation ou l’exposition à ce produit irritant.

Comment prévenir la balanite ?

La meilleure prévention reste d’avoir une bonne hygiène des parties intimes. Chaque jour, le sujet doit veiller à décalotter et à nettoyer le gland du pénis en veillant à bien rincer les résidus de savon ou de produit. Puis, il convient de le sécher pour éviter toute macération. L’accumulation de smegma (dépôt blanchâtre et pâteux qui provient essentiellement de la desquamation des cellules mortes de la peau) peut entraîner une irritation et une surinfection des germes.

A contrario, il faut veiller également à ne pas avoir une hygiène disproportionnée. Les produits nettoyants ont tendance à détruire la flore normale de cette région qui contient des germes protecteurs. Une flore pathogène risquerait alors de se développer.

Quels conseils pour éviter la balanite en règle générale ?

Réponse du Dr Nazim Terkmane, chirurgien urologue : 

"Il est important de respecter une bonne hygiène : ni trop, ni trop peu. Il faut penser à se surveiller lorsque l'on est diabétique et lorsque l'on porte un phimosis essentiellement. Et bien sûr, ne pas laisser traîner son gland n'importe où, même s'il est rare que la balanite accompagne une IST".

Sites d’informations et associations

Dermatonet, Dermatologue en ligne 

MedlinePlus, Bibliothèque nationale de médecine des États-Unis

Société Française de Dermatologie

L'Actuel, centre de santé sexuel

Sources

Merci au Dr Nazim Terkmane, chirurgien urologue