Coronavirus : quels sont les risques des tests de dépistage à répétition ? Adobe Stock

Avec la pandémie de Covid-19, les prélèvements nasopharyngés font partie de notre quotidien. Il faut faire un test PCR pour pouvoir voyager, un test antigénique ou un autotest lorsque l’on est “cas contact”, et quand cela était encore possible pour les non vaccinés, se faire tester pour obtenir un pass sanitaire permettant l’accès à certains lieux. Cette fréquence de tests inquiétait déjà l’Académie nationale de Médecine en avril 2021.

A l’époque, l’institution alertait des potentiels risques associés à la répétition des prélèvements nasopharyngés. Un communiqué qui est remonté sur les réseaux sociaux ces derniers jours, notamment à cause du dépistage massif lié à la vague Omicron.

Les prélèvements nasopharyngés ne sont pas sans risque

“Si certaines complications peuvent être considérées comme bénignes (désagrément, douleur ou saignement), de graves complications commencent à être décrites dans la littérature médicale depuis quelques semaines, notamment des brèches de l’étage antérieur de la base du crâne associées à un risque de méningite”, peut-on lire dans le communiqué de l’Académie de Médecine.

Une rare complication a notamment été relatée par des ORL américains en octobre 2020. Une femme âgée d’une quarantaine d’années a présenté un écoulement de liquide clair par une narine, juste après son test PCR. Les examens ont alors montré que la patiente avait une malformation au niveau du cerveau, et que l’écouvillonnage l’avait sans doute percé. La brèche a par la suite pu être colmatée.

Si le risque lésionnel reste extrêmement rare, il est important de ne pas négliger l’acte de prélèvement qui est assez technique.

Tests de dépistage au coronavirus : les précautions à prendre

Avec la banalisation de l’usage des autotests de dépistage du Covid-19, il faut maîtriser les gestes pour éviter tout risque de complication. À ce titre, l’Académie de Médecine nous livre ses recommandations.

Avant d’effectuer un test nasopharyngé et pour éviter tout risque de lésion, il faut s’assurer que l’on ne souffre d’aucun "antécédents accidentels ou chirurgicaux de la sphère ORL pouvant modifier l’anatomie des cavités nasales et sinusales", détaille l’Académie. Dans son communiqué, elle ajoute que "les interventions concernant la cloison, le cornet nasal inférieur et les sinus de la face" sont particulièrement à risque. À ce sujet, la Haute Autorité de Santé (HAS) recommande les tests oropharyngés, au cours desquels le prélèvement se réalise au fond de la gorge.

Pendant le prélèvement, il ne faut surtout pas que votre tête soit en position "d’hyperextension". Au contraire, il faut “la maintenir en position naturelle, le menton parallèle au sol”. Par ailleurs, l’écouvillon doit être introduit dans la narine “en suivant horizontalement le plancher de la cavité nasale” et surtout, sans le dévier vers le haut en direction de la base du crâne.

L’Académie de Médecine recommande également de “réserver la pratique des prélèvements nasopharyngés aux professionnels de santé formés”.

Elle conclut avec une mise en garde des utilisateurs d’autotests qui peuvent s’exposer à de faux négatifs “lorsque l’écouvillonnage est trop timide et superficiel”, ou à des risques “lorsque l’écouvillonnage est trop profond et dirigé dans la mauvaise direction”.

Sources

https://www.academie-medecine.fr/les-prelevements-nasopharynges-ne-sont-pas-sans-risque/ 

https://jamanetwork.com/journals/jamaotolaryngology/article-abstract/2771362 

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