Démence : les chiens ont les mêmes symptômes que les humainsAdobe Stock

Aurions-nous les mêmes symptômes que nos fidèles compagnons les chiens en ce qui concerne le déclin cognitif ? C’est ce que tend à démontrer une étude américaine publiée le 28 avril 2023 dans la revue Frontiers in Veterinary. Les chercheurs ont comparé les symptômes de la maladie d’Alzheimer chez l’humain avec ceux du dysfonctionnement cognitif canin qui existe chez les chiens. Selon la SPA (Société Protectrice des Animaux) de Lyon, les canins peuvent être touchés par ce trouble dès l’âge de 8 ans. On l’appelle aussi la démence du chien. Alzheimer et le déclin cognitif canin partagent des similitudes en termes de pathogènes, notamment l’accumulation de plaques beta-amyloïdes dans l’encéphale. Ces protéines ont été retrouvées dans le cerveau des chiens à l’identique de ceux des humains. Les conséquences sur le cerveau sont aussi les mêmes : une atrophie corticale et de l’hippocampe. Reste à déterminer si les facteurs précoces de déclenchement de la maladie sont aussi les mêmes chez l’Homme que chez le chien.

Des troubles du sommeil chez l’Homme et le chien

Pour mener à bien leur recherche, les scientifiques ont suivi 28 chiens, des mâles, des femelles, certains de race et d’autres croisés. Ils avaient entre 10,4 et 16,2 ans. On a demandé aux propriétaires de ces animaux d’évaluer la gravité des symptômes du dysfonctionnement cognitif canin chez leur chien. Ces symptômes sont principalement la désorientation, des troubles du comportement social ainsi que des problèmes d’hygiène. Au total, huit chiens, soit 28,5% d’entre eux étaient considérés comme étant normaux et donc comme n’étant pas touchées par un dysfonctionnement cognitif canin. 8 d’entre eux en avaient un léger, 4 un modéré et 8 un sévère.

Des tests de polysomnographie, un examen médical qui vise à enregistrer le sommeil, la ventilation et les mouvements corporels la nuit, ont ensuite été réalisés sur ces animaux. Ils faisaient la sieste en étant équipés d’électrodes qui mesuraient leurs ondes cérébrales, l’activité électrique de leurs muscles et leur cœur, mais aussi les mouvements de leurs yeux. Ces tests ont été réalisés selon des conditions strictes du respect du bien-être animal. Si un chien devenait anxieux, bougeait trop ou essayait de quitter la pièce, les électrodes lui étaient enlevées et les examens étaient stoppés.

Les résultats de l’étude ont permis de montrer que les chiens qui avaient les déclins cognitifs les plus importants étaient aussi ceux qui mettaient le plus de temps à s’endormir. Leurs ondes cérébrales indiquaient aussi que leur sommeil était moins profond et de moins bonne qualité.

Ces symptômes sont les mêmes chez l es personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer. Elles présentent elles aussi des troubles du sommeil tout aussi bien en termes de qualité qu’au niveau des cycles. Cette étude comporte en revanche une limite de taille : les tests ont été réalisés l’après-midi et non la nuit. On ne sait donc pas si ces animaux ont un meilleur sommeil nocturne. Ces résultats sont donc à interpréter avec des pincettes.

Les chercheurs souhaitent continuer leurs travaux sur des durées plus longues, mais aussi sur des chiens plus jeunes afin d’obtenir des résultats plus précis. L’objectif final est de déterminer si des marqueurs précoces du dysfonctionnement cognitif peuvent être trouvés chez le chien mais aussi chez l’humain.

Sources

https://www.frontiersin.org/articles/10.3389/fvets.2023.1151266/full

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