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La monogamie est définie par le Larousse comme un "système dans lequel l'homme ne peut être simultanément l'époux de plus d'une femme et la femme l'épouse de plus d'un homme". Si la plupart des humains sont monogames, il semble que ce système est davantage un acquis social qu'un instinct naturel...

La monogamie est-elle naturelle ?

Au vu du nombre d’adultères, de divorces ou encore ds séparations, mais aussi des formes alternatives de relations, comme le trouple ou l'union libre, la question peut se poser : est-ce que la monogamie est naturelle à l’être humain ? De nombreux chercheurs se sont posés cette question et ont sondé le règne animal en quête de réponse.

Si l'on regarde du côté des autres espèces, la monogamie ne parait pas si naturelle. Rien de plus logique lorsque l’on pense que les animaux préfèrent multiplier les partenaires afin d’assurer une descendance plus nombreuse et permettre des variations génétiques. Alors que 90% des oiseaux sont monogames, la proportion chute à 10 % chez les mammifères. Chez nos cousins les primates, entre 15 % et 30 % ne partagent leur existence qu’avec un seul partenaire.

Pourquoi les Humains sont-ils devenus monogames ?

Mais, si la monogamie n’est pas si naturelle, pour quelle raison les êtres humains l’ont-ils adoptée ? Des chercheurs de l’université de Cambridge ont analysé 2 500 espèces de mammifères et ont déterminé que la monogamie n’entre en jeu que lorsque les mâles souhaitent s’assurer que leur descendance est bien la leur. La monogamie permet donc d’éviter les infanticides et d’assurer une descendance. Comme l’explique la psycho-sexologue Christelle Breuil : « La reproduction est importante dans le choix de la monogamie ».

D’après d’autres études scientifiques, la production chez l’être humain de l’ocytocine jouerait un rôle dans la monogamie. Cette « hormone de l’amour » est sécrétée lorsque quelqu’un est attiré par une autre personne. L’ocytocine provoquerait aussi un sentiment d’attachement exclusif. Les hommes sécrétant cette hormone (qui est aussi responsable de la socialisation) seraient donc plus fidèles. L’amour rendrait aveugle… aux autres.

Une monogamie plus sociale qu'innée

Au-delà de l’aspect biologique, la monogamie est également une évolution sociale et on la retrouve dans de nombreuses religions, dont la religion chrétienne. Elle a permis l’exogamie, c'est-à-dire la recherche de partenaires en dehors de nos groupes sociaux d’origine. La monogamie, réunion entre deux êtres, permet aussi de créer des liens solides entre différentes tribus et de s’assurer des alliés.

La monogamie, un contrat de confiance

Si comme l’avoue la fondatrice du cabinet Entre nous à Porto Vecchio : « il est rare aujourd’hui d’avoir un partenaire unique jusqu’à la fin de ses jours », le fait d’être un couple et en relation exclusive représente un véritable contrat entre deux partenaires.

Pour Christelle Breuil, la monogamie « vient naturellement, car nous rêvons d’un amour passionné à deux, et de pouvoir fonder une famille ». Ce désir ne se limite pas aux seuls romantiques. Les personnes écorchées vives et mêmes les séducteurs seraient en quête de cette relation idéale entre deux personnes. « Les personnes qui multiplient les partenaires le font pour combler un vide émotionnel », analyse la psycho-sexologue.

Cette dernière ne considère pas « la monogamie comme un pré-requis pour une relation saine, mais comme une valeur ». « La monogamie reste le meilleur des contrats, explique l’experte. En étant fidèle, nous apprenons à mieux vivre et à maitriser nos émotions ». Elle avertit : « Il ne faut pas que les émotions nous dirigent, surtout à notre époque où il est facile de remplacer son partenaire en quelques clics ».

Infidélité, adultère : comment ne pas céder à la tentation

L’adultère n’est pas un phénomène récent. Cependant, l’ère d’internet et des applications mobiles, dont certaines dédiées à la rencontre extra conjugale, a facilité les infidélités. D’ailleurs d’après un sondage réalisé en 2019 par l’Ifop avec l’application Gleeden, 37 % des femmes et 49 % des hommes seraient infidèles.

Christelle Breuil fait la distinction entre la gestion des infidélités entre les deux sexes : « Les femmes qui cèdent à la tentation et qui ont des sentiments pour l’autre personne, préfèrent arrêter la relation après avoir franchi le pas. Pour un homme, ce n’est pas du tout pareil. Il peut aller voir ailleurs et puis revenir à sa famille ».

Pulsion ou réel attachement ?

L’infidélité peut avoir plusieurs visages. Flirter, désirer quelqu’un, l’embrasser ou passer à l’acte sexuel peuvent tous être considérés comme des tromperies. La psycho-sexologue détermine deux grands types de tentations : « il y a d’un côté la pulsion qui relève de l’attirance spontanée et de l’autre le développement de sentiments pour quelqu’un d’autre ».

Dans le cas d’une pulsion, la sexologue basée en Corse du Sud préconise de prendre du recul : « Il faut réfléchir aux conséquences et voir ce que l’on va perdre ou gagner ». La spécialiste suggère cette méthode : « La pulsion peut être une réponse à une flatterie. Dans ce cas précis, vous pouvez accepter le compliment, remercier la personne et lui expliquer que dans d’autres circonstances, vous auriez pu accepter, que ce n’est ce n’est pas possible parce que vous êtes épanoui dans votre relation ou enfin que vous n’êtes tout simplement pas libre ». « Vous pourrez être fier d’avoir résisté », souligne Christelle Breuil.

Pourquoi êtes-vous tenté ?

Que vous ayez succombé à la tentation ou non, il est important de savoir pourquoi vous avez été tenté en premier lieu. « Si une personne ressent ce besoin, alors il y a certainement un souci dans le couple, ou bien l’autre ne le satisfait pas. Il faut alors prendre conscience de cette faille qui peut toucher à l’intimité », explique l’experte. Le dialogue étant parfois compliqué à initier dans le couple, « il faut prendre le temps d’en discuter avec un sexologue, qui saura vous écouter ».

Polyamour, libertinage, la fin de la monogamie ?

Tendance ou ras-le-bol des codes traditionnels, les Français sont plus enclins à tenter d’autres formes de relations. La polyamorie (vivre plusieurs relations amoureuses en simultané) ou le libertinage font de plus en plus d’adeptes.

Définir un nouveau contrat ensemble

« Qu’importe le moyen, que ce soit par le libertinage, une rencontre spontanée ou une autre forme de relations, si quelqu’un souhaite expérimenter en dehors du couple, il faut vraiment en discuter et passer un nouveau contrat avant de passer à l’action, explique la psycho-sexologue. Il faut déterminer ce qui est autorisé et ce qui ne l’est pas ».

Le couple ne doit pas non plus hésiter à revoir ce contrat, car les attentes peuvent être bien différentes de la réalité. « Passer à l’acte peut provoquer beaucoup de souffrances. On peut accepter l’idée, mais finalement ne pas aimer ce qu’il se passe ou ce que l’on va voir. Une image dérangeante peut créer de nombreux troubles par la suite », prévient Christelle Breuil.

Les dangers du libertinage

Vouloir pimenter sa vie sexuelle en explorant d’autres formes de relations n’est pas sans danger. Christelle Breuil alerte : « Il y a de plus en plus de couples libertins, mais sont-ils réellement libres ? ». Avant d’ajouter : « Le libertinage est souvent la volonté d’un des partenaires qui convainc l’autre. Je ne sais pas si dans ce cadre, la relation de couple est vraiment saine ». Pour une relation libre qui fonctionne, elle doit être désirée par les deux conjoints.

Sources

Merci à Christelle Breuil, psycho-sexologue à Porto-Vecchio. 

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